Les budgets fédéral et provincial : Favoriser l’économie au détriment de gens

Moncton (3 mars 2012):La semaine dernière, le gouvernement du Nouveau‑Brunswick et celui du Canada ont déposé leurs budgets pour l’exercice financier 2012-2013. Les deux budgets sont marqués par des compressions effectuées aux services publics et des compressions qui ont une incidence disproportionnée sur les gens les plus vulnérables de la société.

« Maintenant plus que jamais, il est important que le mouvement syndical s’acharne à opposer le programme de droite des gouvernements », déclare Michel Boudreau, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau‑Brunswick. « Autrement, nous risquons de ne pas reconnaître notre société dans trois ans. Nos gouvernements, qui prétendent avoir nos intérêts à cœur, nous sacrifient pour le bien de leur programme économique. »

Le budget provincial est caractérisé par la réduction du nombre de gens qui assurent les services publics essentiels. D’ailleurs, la province effectue des compressions se chiffrant à 7,5 millions de dollars au financement accordé à l’aide sociale, ainsi qu’un million de dollars réservés aux services d’apprentissage pour adultes. Les étudiants qui fréquentent un collège ou une université dans le but de poursuivre leur éducation postsecondaire verront également une réduction du financement à leur disposition.

« Ces compressions sont déplorables et inutiles, » ajoute M. Boudreau. « Le gouvernement aurait pu générer des recettes en ramenant les taux d’imposition des particuliers et des sociétés à leurs niveaux correspondants de 2008. Ces fonds auraient pu grandement servir à lutter contre le déficit provincial. »

Par ailleurs, le gouvernement provincial commence finalement à accorder des rajustements au titre de l’équité salariale au Nouveau‑Brunswick; il y investit 6,4 millions de dollars cette année à titre de premier versement. Quoique le gouvernement promette d’autres fonds d’ici l’exercice 2017-2018, il ne précise aucun montant. Plus d’information est requise pour expliquer la distribution de ces fonds afin de déterminer s’ils feront une réelle différence dans la vie des travailleurs et travailleuses.

De son côté, le budget fédéral, déposé lui aussi la semaine dernière, a annoncé l’élimination de 12 000 emplois du secteur public, des compressions qui auront une incidence considérable sur le niveau et la qualité des services offerts aux Canadiens. Le budget a également dévoilé des coupures de 5,2 milliards de dollars aux services publics au cours des trois prochaines années. De plus, le gouvernement fédéral a communiqué qu’il haussait l’âge de la retraite de 65 à 67 ans.

« Le fait de s’attaquer à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti des personnes âgées vivant dans la pauvreté est le pire moyen d’adresser la sécurité de la retraite au Canada. Il faudrait plutôt bonifier le Régime de pension du Canada maintenant afin d’accroître le revenu des personnes âgées à l’avenir, » de dire M. Boudreau. « En s’engageant présentement à doubler les prestations futures du RPC, on assure ainsi que tous les Canadiens puissent prendre leur retraite dans la dignité. »

Au cours de la dernière année, le mouvement syndical canadien a fait la promotion de l’amélioration des prestations de retraite pour tous les Canadiens.

« Plusieurs chemins mènent à la prospérité économique. Il est malheureux que les gouvernements fédéral et provincial ont décidé d’emprunter le chemin qui avantagera les plus riches de la société, laissant le reste d’entre nous de côté, » conclut M. Boudreau.

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau‑Brunswick est la voix centrale du mouvement syndical au Nouveau‑Brunswick, représentant 40 000 membres.