La privatisation en santé: payer plus pour moins de services

Norma Robinson, President SCFP 1252 et Bernard Brun, vice-president du SCFP 1252 FREDERICTON : Le Conseil des Syndicats hospitaliers du Nouveau-Brunswick, section locale 1252 du SCFP qui représente les employés d’hôpitaux, a publié un rapport qui dresse un portrait peu réjouissant de la situation qui prévaut dans les hôpitaux et dans d’autres établissements où les services de repas et d’entretien ont été privatisés.

« Nous sommes très inquiets par le fait que le gouvernement libéral négocie avec une entreprise privée pour qu’elle s’occupe de la gestion des repas et de l’entretien dans les hôpitaux de la province », a expliqué Norma Robinson, présidente de la section 1252 du SCFP.

« Ce rapport a été préparé pour le ministre de la Santé, Victor Boudreau. Puisque le ministre ne semble pas vouloir nous rencontrer, nous avons décidé de le dévoiler au grand public. Nous croyons qu’il est important pour les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoise de comprendre les répercussions d’une telle décision, surtout lorsqu’il est question de la propreté d’établissements dont dépend la population chaque jour. »

« Notre recherche des trois entreprises considérées pour s’occuper de ces services – Sodexo, Aramark et Compass – dresse un portrait inquiétant de la qualité des services fournis. Partout dans le monde, ces trois concurrents ont démontré de piètres performances en ce qui a trait à l’entretien et à la préparation des repas. Le dernier exemple a été observé en Ontario à la régie de santé de Niagara où le conseil d’administration de l’hôpital a mis fin au contrat avec Aramark après une éclosion majeure de C. difficile responsable de la mort de 37 patients. »

« Nous sommes également préoccupés par la livraison de repas dans le réseau. Tout le monde sait que la façon la plus rapide de se rétablir passe par de bons repas sains, ce qui n’est pas le cas si ces entreprises à but lucratif gèrent ces services »

« Ce rapport le montre bien. Les preuves contre la privatisation de la gestion des services d’entretien et de repas en milieu hospitalier sont très solides. Nous devrions apprendre des leçons apprises ailleurs », a affirmé Mme Robinson.

Par conséquent, nous aimerions faire les recommandations suivantes :

1. Garder une gestion interne des services en milieu hospitalier.

2. Ne pas privatiser ces services en les offrant à l’une des trois grosses entreprises suivantes : Sodexo, Aramark ou Compass Group.

3. S’ils ne sont pas déjà en place, instaurer des protocoles adéquats de nettoyage et de désinfection dans les zones où les contacts sont fréquents. S’assurer que le personnel est adéquatement formé.

4. Maintenir des salaires et des avantages sociaux équitables pour le personnel assurant les services d’entretien et de repas pour contrer un roulement de personnel trop élevé et des écarts dans la formation.

5. Abandonner la pratique des repas préparés à l’avance, congelés et réchauffés sur place avant d’être servis. Nous avons les installations nécessaires pour faire la préparation des repas sur place par les employés. La nourriture préparée en établissements est plus fraiche et plus appétissante, plus sécuritaire et plus nourrissante que les repas congelés. La préparation des repas sur place favorise aussi les producteurs locaux, ce qui est aussi bon pour l’économie que pour la santé du patient et son rétablissement.

6. Les mises à pied et les compressions de personnel sont des façons peu réjouissantes d’équilibrer le budget. Le coût associé aux infections nosocomiales, à la gestion de la mauvaise image et à la défense devant les tribunaux engloutira les possibles économies tout en minant la confiance du public.

7. Augmenter la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il revienne au niveau antérieur de financement en santé afin d’assurer un accès universel aux soins de santé et des services transférables peu importe où les gens vivent au Canada.