FREDERICTON- La suggestion du Ministre de la Santé, Michael Murphy, de louer les salles d’opération aux personnes qui peuvent se payer des chirurgies ne mérite pas qu’on s’y attarde, selon le plus grand syndicat du Nouveau-Brunswick.
Le Syndicat canadien de la fonction publique critique les commentaires faits lors d’une conférence de la Fédération des syndicats des infirmières et infirmiers du Canada tenue récemment à Moncton. Le Ministre mentionnait que son Ministère pourrait considérer louer des salles d’opération dans les hôpitaux comme moyen d’amasser des fonds pour le système de santé.
« Il va sans dire que la réaction négative des participants à la réunion était méritée », a déclaré Daniel Légère, président du SCFP N.-B. « Le personnel de première ligne du système des soins de la santé sait que cette idée ne fera qu’aggraver la situation pour la moyenne des néo-brunswickois. »
« Si des salles d’opération sont disponibles, utilisons-les pour réduire le temps d’attente de chirurgies pour les néo-brunswickois. Ce que le Ministre propose nous ramène en arrière quand le système à deux paliers permettait aux gens plus fortunés de recevoir un traitement spécial tandis que le reste des contribuables devaient se satisfaire des restants. Ce n’est tout simplement pas acceptable », ajoute monsieur Légère.
Le Conseil des syndicats hospitaliers du Nouveau-Brunswick, qui représente 6500 membres du secteur des soins de la santé, désapprouve aussi la suggestion du Ministre.
« Au lieu d’essayer de faire des profits en louant les salles d’opération, ajoutons le personnel nécessaire et utilisons les espaces disponibles et le temps pour réduire les listes d’attente pour tout le monde », de dire Robert Lafleur, président du CSHNB.
Lafleur explique qu’un tel système à deux paliers ajouterait trop de risques en cas d’urgence :« Imaginez une personne gravement blessée se faire dire qu’on ne peut l’opérer tout de suite parce que la salle d’opération a été louée pour une chirurgie esthétique! Les gens doivent être traités selon leurs besoins, et non selon leur capacité à payer. »
Le SCFP est le plus grand syndicat du Nouveau-Brunswick, représentant 20 000 membres
travaillant dans les municipalités, les districts scolaires, les hôpitaux, les foyers de soins et autres agences et secteurs publics.