IL FAUT DES ACTIONS GOUVERNEMENTALES CONCERTÉES POUR PROTÉGER ET AVANCER LES DROITS DES FEMMES

Fredericton (8 mars 2013) –  En cette Journée internationale de la femme,  le Syndicat canadien de la fonction publique du Nouveau-Brunswick demande à nos gouvernements d’assumer leurs responsabilités pour la protection et l’avancement des droits des femmes.  La célébration du 8 mars trouve son origine dans les luttes menées il y a cent ans pour les conditions de travail décentes et le droit de vote des femmes en Europe et Amérique du Nord.

« Les luttes acharnées du passé pour améliorer la situation des femmes sont sources d’inspiration pour nous », dit Marilyn MacCormack, présidente du Comité des femmes du SCFP N.-B.   « Mais de grandes inégalités persistent.  On sait aussi que nos acquis sont toujours en danger.  Les femmes et les hommes doivent poursuivre leur travail et regarder de près ce que font les gouvernements pour favoriser ou nuire à l’égalité », affirme MacCormack.

« L’inégalité économique fait toujours partie de la réalité des femmes en 2013 », dit Odette Robichaud, vice-présidente responsable de la condition féminine du SCFP N.-B. « Le salaire égal pour un travail de valeur égale est un droit de la personne fondamental, reconnu sur le plan international, mais encore de nos jours, les femmes gagnent moins en moyenne que les hommes.  La  loi provinciale sur l’équité salariale dans le secteur public est en vigueur depuis avril 2010, mais le gouvernement se traîne les pieds sur sa mise en œuvre.  Deux sections locales du SCFP qui représentent les sténographes judiciaires et le personnel de soutien en éducation n’ont pas encore pu compléter les processus initiés en 2011.  Le gouvernement doit respecter son obligation légale de mettre sur pied un bureau sur l’équité salariale efficace qui saurait veiller au processus de mise en œuvre de la loi », affirme Robichaud.

Il nous faut également une loi sur l’équité salariale pour protéger les plus de 100 000 femmes qui travaillent dans le secteur privé au Nouveau-Brunswick. Elles représentent les deux-tiers de toute les travailleuses dans la province. Beaucoup d’entre elles sont dans les secteurs de soins mandatés et subventionnés par le gouvernement provincial.

« Notre société ne reconnait pas encore à sa juste valeur le travail traditionnellement fait par les femmes », dit Thérèse Duguay, présidente de la section locale 4598 du SCFP, qui représente les auxiliaires familiales de la Croix-Rouge. « Les travailleuses de soutien à domicile gagnent de bas salaires, n’ont pas de garantie d’avoir assez d’heures pour gagner leur vie décemment, ne reçoivent qu’une petite allocation de déplacement, et la grande majorité n’ont pas de journées de maladie, ni de régime de retraite, ni d’autres avantages sociaux. »

« On était très déçu des résultats de l’exercise d’équité salariale fait par le gouvernement provincial pour le personnel de la garde d’enfants, des services de soutien à domicile, et des maison de transition », poursuit Duguay. « Seulement trois des huit catégories d’emploi auront droit à des redressements salariaux et ces augmentations minimes sont reparties sur cinq ans. On demande que la méthodologie utilisée soit révisée par des experts à l’extérieur du gouvernement, afin d’évaluer de manière juste, ces emplois traditionnellement occupées par des femmes », note Duguay.

« Il faut des actions gouvernementales concertées pour faire en sorte que les femmes connaissent l’égalité sociale et économique », dit Sandy Harding, vice-présidente du SCFP N.-B.  « Les services de garde d’enfants sont parmi les éléments clés.  Il nous faut un programme de garde d’enfants abordable, de qualité, à but non lucratif et accessible pour tous les enfants. Beaucoup de familles avec de jeunes enfants qui reçoivent la prestation mensuelle de 100 $ du gouvernement fédéral ont de la misère à se trouver et se payer des services de garde. On doit également assurer un revenu adéquat et des services sociaux pour les chômeuses et chômeurs, les personnes vivant avec des handicaps et celles qui s’occupent des responsabilités familiales. La société toute entière bénéficiera de ces investissements », affirme Harding.

« On a aussi énormément de travail à faire dans le domaine de la violence des hommes envers les femmes et les filles », ajoute Harding.  « Le problème fait des manchettes partout au monde. C’est l’enjeu prioritaire cette semaine à la réunion de la Commission de la condition de la femme des Nations-Unies.  Il arrive bien trop souvent encore chez nous. Certaines femmes sont beaucoup plus à risque que d’autres d’en souffrir ou de perdre leur vie, dont nos consœurs autochtones, les femmes ayant des handicaps et les jeunes femmes. Il faut des campagnes de sensibilisation à grand déploiement et des mesures bien ciblées pour éliminer et prévenir la violence, » dit Harding.

« Maintenant, plus que jamais, les femmes et les hommes de notre province doivent s’unir pour revendiquer l’égalité », déclare Daniel Légère, président du SCFP N.-B.  « Il y a déjà presque deux ans que le gouvernement Alward a mis la hache dans le Conseil consultatif sur la condition de la femme du Nouveau-Brunswick.  On attend toujours la création d’un organisme indépendant et muni de ressources adéquates pour surveiller l’action du gouvernement et travailler en vue du changement.  N’oublions pas que les groupes des femmes voués à la défense des droits étaient les premières cibles du gouvernement fédéral en 2006 lorsqu’il commençait à s’attaquer aux organismes de revendication en éliminant leurs subventions. Cela ne fait rien pour améliorer la situation », conclut Légère.