Le 8 mars est habituellement une journée pour célébrer la réussite des femmes dans les domaines économique, politique et social. Oui, les femmes ont parcouru un long chemin dans la société, mais cette année, un nuage noir plane sur leur tête.
Cette année, des nuages noirs planent sur des milliers de femmes sur le marché du travail sont très préoccupées par les changements draconiens effectués par le gouvernement Harper au programme d’Assurance-Emploi (AE) et les conséquences qu’ils auront sur elles. Elles craignent qu’elles auront plus de difficulté à accéder à des prestations d’AE au moment où elles auront désespérément besoin de ce soutien financier pendant qu’elles seront entre deux emplois.
Le premier nuage noir est le fait que les chômeurs sont maintenant répartis en trois catégories distinctes. Les travailleurs dans chaque catégorie seront obligés d’appliquer pour des emplois payant jusqu’à 30 % de moins que leur ancien salaire. Cela aura un impact sur leur revenu d’emploi actuel et certainement sur leurs prestations éventuelles de chômage. Les femmes seront gravement affectées financièrement.
Le deuxième nuage noir, c’est le fait qu’il deviendra de plus en plus difficile pour elles de refuser un emploi. Dans un sens, Service Canada affirme qu’un emploi peut être refusé s’il ne convient pas en raison des responsabilités familiales, des heures de travail ou du temps de déplacement requis. Il est clairement précisé, cependant, dans les politiques fédérales d’Assurance-Emploi du gouvernement, tel qu’énoncé dans le Guide de détermination de l’admissibilité, qu’il sera difficile pour les femmes de refuser un emploi en invoquant ces critères. Tel que précisé à l’annexe A, les obligations familiales et les heures de travail sont rarement acceptées comme des motifs légitimes pour refuser une offre d’emploi. Les réclamantes devront prendre les dispositions nécessaires pour le soin des membres de leur famille afin de leur permettre d’accommoder l’horaire de travail qui se présente sur le marché du travail. Les femmes qui demanderont un emploi et qui expliqueront à leur employeur qu’elles ne seront disponibles que pour un temps limité parce qu’elles sont enceintes seront considérées avoir refusé un emploi. Les déplacements au travail ne seront pas facilement acceptés comme une excuse légitime pour refuser un emploi. Cela vaut autant pour les personnes vivant dans les régions éloignées que rurales, urbaines ou en périphérie des grands centres.
Le troisième nuage noir est la modification du Projet pilote des 14 meilleures semaines de travail en place à la grandeur du NB, sauf pour la région plus urbaine de Moncton, Saint-Jean et Fredericton. Ce projet pilote a été bénéfique pour de nombreuses femmes. Le Rapport de contrôle et d’évaluation de l’Assurance-Emploi 2011 indiquait ce qui suit: «Si le projet pilote n’avait pas été institué, la prestation hebdomadaire moyenne en 2010/11 aurait été de 290 $, au lieu de 337 $ (3) La modification du Projet pilote des 14 meilleures semaines à celui des 14 – 22 meilleures semaines signifie que les femmes dans les régions de Restigouche-Albert et de Edmundston-Charlotte n’auront plus accès à cet avantage, ce qui va se répercuter par une baisse de leur revenu. Les femmes seront financièrement défavorisées.
Le quatrième nuage noir est la disparition du Projet pilote de cinq semaines supplémentaires de prestations dans les régions où le taux de chômage est élevé. Les femmes employées dans les industries saisonnières du tourisme, de la pêche et d’autres secteurs semblables pouvaient, de cette façon, prolonger leur période de prestations et éviter de tomber dans le «trou noir du printemps». Le Rapport de contrôle et d’évaluation de l’A-E de 2011 a indiqué que 57,6% des prestataires fréquents avaient bénéficié de ce projet pilote. (4) Le rapport de 2010 affirmait la même chose. L’annulation de ce projet pilote aura certainement des conséquences financières désavantageuses pour les femmes.
Ces raisons ne sont que quelques-uns des impacts négatifs que l’on prévoit, suite aux changements à l’AE, sur les femmes du NB et partout ailleurs au Canada. Il est trop tôt pour prédire avec certitude quel sera l’impact global de ces changements radicaux sur les femmes, mais nous pouvons dire avec certitude que la situation financière des femmes ne pourra faire que de s’aggraver si elles perdent leur emploi et qu’elles ont besoin de recourir aux prestations d’AE.
Nous espérons que la Journée internationale de la femme 2013 sera l’occasion pour toutes les femmes du Nouveau-Brunswick de former une chaîne de solidarité et de lutter contre le gouvernement Harper qui vient d’attaquer un programme de sécurité du revenu essentiel qui empêchait les femmes de tomber dans la pauvreté entre deux emplois.