BATHURST : Les femmes victimes de violence familiale de la région Chaleur n’ont plus accès 24 heures par jour à la maison Passage House, un refuge pour les femmes victimes de mauvais traitement.
Selon le syndicat qui représente les intervenantes de la maison de transition Passage de Bathurst (la section locale 4229 du SCFP), la direction de la maison a décidé de réduire les services en alléguant un manque de financement.
« Une femme dans une situation de violence familiale peut se présenter à la maison Passage et se retrouver devant une porte verrouillée », d’expliquer Vicky Smith, conseillère syndicale au Syndicat canadien de la fonction publique.
« C’est malheureusement ce qui risque de se produire puisque le conseil d’administration a décidé de réduire les heures de services lorsqu’il n’y aura pas de résidentes à la maison. Ce qui veut dire qu’une femme en détresse risque fort bien de se retrouver devant un refuge fermé ou si elle appelle de devoir laisser un message sur un répondeur téléphonique. »
« Nous ne savons pas si la réduction des heures de travail est une tactique de négociation de la part de l’employeur ou si les difficultés financières invoquées par la direction sont réelles puisqu’elle refuse de partager avec nous ses états financiers », d’expliquer Smith.
« Nous croyons que la direction de la maison doit faire preuve de transparence puisque son budget de fonctionnement provient de la province. Il ne devrait pas y avoir de secrets lorsqu’un groupe reçoit la plus grande partie de son financement du gouvernement.» La maison de transition reçoit annuellement plus de 200 000 dollars du ministère du Développement social pour offrir ce service. À cette somme s’ajoutent les fonds recueillis lors des levées de fonds.
« Il est évidant que la direction de la maison Passage veut que toutes les intervenantes soient sur appel et travaillent uniquement lorsqu’il y a des femmes à la maison. Sauf que la maison Passage n’offre pas
seulement de l’hébergement aux femmes dans le besoin, elle offre aussi un service d’intervention téléphonique. En 2011, par exemple, la maison a accueilli 40 personnes et les intervenantes ont reçu 2 500 appels. Certaines femmes ne veulent pas quitter le foyer familial ou déménager à la maison de transition, elles accèdent aux ressources par téléphone », d’expliquer Smith.
« Les femmes qui vivent de telles situations doivent être en mesure d’avoir accès à des services en tout temps. Nous déplorons que les femmes dans le besoin de la région Chaleur soient prises en otage dans cette ronde de négociations. »
Madame Smith a expliqué que le syndicat a déposé une plainte officielle auprès de la Commission du travail et de l’emploi contre la maison Passage pour avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi en vertu de l’article107.1 de la Loi sur les relations industrielles. Le syndicat a aussi déposé une plainte en vertu de l’article 35 de la Loi puisque l’employeur a changé les conditions d’emploi des intervenantes. Le syndicat a également déposé deux griefs puisque deux intervenantes ont été mises en disponibilité.
Le contrat de travail de la section locale 4228 est échu depuis décembre 2012.