Chères consoeurs et chers confrères,
Le 6 décembre 1989, 14 femmes ont été ciblées en raison de leur sexe et assassinées par un homme armé d’un fusil de chasse à l’École polytechnique de Montréal. La plupart des victimes étaient de jeunes étudiantes en génie. En 1991, le Parlement du Canada a déclaré le 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.
En soulignant ce triste anniversaire, on se souvient des femmes du Nouveau-Brunswick et partout au pays qui ont perdu leur vie ou sont blessées, souvent par leurs partenaires intimes, mais aussi par les étrangers, les connaissances ou les voisins. Nous n’oublions pas non plus toutes ces femmes et ces filles qui vivent tous les jours sous la menace de la violence physique, sexuelle, émotionnelle ou psychologique.
C’est aussi l’occasion de se réengager à mettre fin à la violence faite aux femmes. L’inscription au monument commémoratif du 6 décembre à Riverview est un appel à l’action: « Pleurez-les aujourd’hui. Agissez demain. » La violence faite aux femmes naît de rapports inégaux entre les sexes. Toutes les femmes sont vulnérables à la violence, mais certaines le sont encore plus que d’autres. Les femmes marginalisées en raison de pauvreté, racisme, capacitisme, homophobie ou de transphobie font face aux risques accrus de violence.
Nous savons que la violence conjugale ne disparaît pas lorsqu’on rentre au travail. Un tiers des personnes qui a répondu au sondage de 2014 mené par le Congrès du travail du Canada et l’University of Western Ontario disait avoir été victime de violence conjugale et que cela nuisait à leur travail. La violence les suit au travail sous forme de harcèlement par courriel, par téléphone et par texto, mais aussi du harcèlement criminel et de violence physique. Certaines personnes ont même quitté ou perdu leur emploi en conséquence. Les victimes paient un prix élevé, mais il y a également des coûts pour les employeurs s’il faut embaucher et former de nouveaux employés.
Que pourrions-nous faire en tant que personnes syndiquées pour mettre fin à la violence faite aux femmes et pour venir en aide aux travailleuses et familles touchées?
- Apprendre davantage sur les enjeux et les ressources disponibles. L’ Amour ne devrait pas blesser est une nouvelle campagne lancée récemment par le ministère de la sécurité publique du N.-B. Voir le site web http://www2.gnb.ca/content/gnb/fr/ministeres/securite_publique/securite_et_protection/content/LaViolenceEntrePartenairesIntimes.html Les femmes qui fuient la violence peuvent consulter la carte en ligne lancée plus tôt cette année par le Réseau canadien des maisons d’hébergement pour femmes. Voir hebergementfemmes.ca
- Apporter notre soutien aux initiatives des organismes communautaires en matière de lobbying et de sensibilisation de la population. Voir la liste des activités pour commémorer le 6 décembre sur le site web du SCFP NB http://nb.scfp.ca/ ou à la fin de cette déclaration.
- Négocier des clauses sur la violence conjugale. Le SCFP a récemment publié un guide de négociation qui donne des exemples de clauses, par exemple, sur des congés payés pour les situations de violence conjugale. Téléchargez le guide à http://scfp.ca/domestic-violence-workplace-bargaining-guide ou commandez les copies gratuites à https://scfp.ca/order-online/58536/
- Faire des pressions auprès des députés provinciaux et fédéraux en faveur des lois plus efficaces sur le harcèlement et la violence au travail, y compris la violence conjugale.
Le mouvement ouvrier veut de meilleures conditions de travail et une meilleure qualité de vie pour tout le monde. Nous applaudissons la décision récente du gouvernement manitobain d’établir des congés payés et sans solde pour les situations de violence conjugale. Les changements proposés à la Loi sur les normes d’emploi permettraient aux victimes de prendre le temps pour se remettre de la violence sans avoir peur de perdre leur emploi. Tous nos gouvernements devraient emboîter le pas.
Vous êtes toutes et tous invités à participer aux activités pour marquer cette journée au Nouveau-Brunswick en 2015.