FREDERICTON : Le Syndicat canadien de la fonction publique, le plus important syndicat du Nouveau-Brunswick, consulte ses membres à l’échelle de la province sur un nouveau plan d’action visant à freiner l’approche bouldozeur du gouvernement en matière d’austérité.
« Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout pour préserver le tissu social du Nouveau-Brunswick », affirme Odette Robichaud, vice-présidente du SCFP N.-B.
Au cours de la conférence de presse tenue aujourd’hui avec les dirigeants syndicaux représentant les travailleurs du secteur hospitalier, scolaire, du transport et gouvernemental, le SCFP N.-B. a demandé au gouvernement d’expliquer aux citoyens comment il avait pondu le document intitulé « Des choix pour remettre le Nouveau-Brunswick en marche ».
« Nous avons assisté à tous les forums publics et à toutes les tables rondes dans la province et ce n’est pas le message que nous avons entendu. Personne ne s’est présenté au micro pour demander : pourriez-vous fermer mon hôpital, j’aime bien faire une heure de route de plus pour recevoir des soins ou pourriez-vous augmenter le nombre d’élèves par classe afin que les enseignants aient moins de temps à consacrer à mon enfant ou encore pourriez-vous mettre à pied les aides-enseignants. Nous n’avons entendu personne dire : vous devriez fermer l’école dans ma collectivité, privatiser l’entretien des routes et les services d’entretien de l’école afin que mes voisins ou les membres de ma famille perdent leur emploi. »
« Monsieur le ministre responsable de la Révision stratégique des programmes, comment en êtes-vous arrivé à produire ce document? Pourquoi utilisez-vous le déficit du second trimestre de 2015-2016, qui est de 453 millions de dollars plutôt que le déficit pour 2014-2015 qui est de 388,6 millions de dollars et qui comprend une dépense unique de 229,7 millions de dollars pour la réforme du Régime de pension des enseignants du Nouveau-Brunswick? Monsieur le Ministre, quel est le véritable déficit de la province? »
« Des milliers de Néo-Brunswickois pourraient perdre leur gagne-pain si le gouvernement met en œuvre les recommandations du rapport Des choix pour remettre le gouvernement en marche publié plus tôt ce mois-ci. Pire encore, certaines collectivités perdront leur cœur et leur âme. »
« Nous voyons maintenant ce qui se produit dans les collectivités où les services gouvernementaux sont fermés. Une collectivité sans école, sans bureau de poste ni hôpital n’est plus une collectivité. Peu de temps après la fermeture des établissements gouvernementaux, l’épicerie, le restaurant et la banque ferment aussi leurs portes. Si le gouvernement poursuit sur cette voie, notre province verra apparaître de nombreuses collectivités fantômes. »
« Les options proposées par le gouvernement sentent le réchauffé. Il y a quelques années, le Nouveau-Brunswick a mis en œuvre un programme ambitieux de transformation qui devait mener notre province à l’autosuffisance. C’est le ministre actuel responsable de la Révision stratégique des programmes, Victor Boudreau, alors ministre des Finances, qui avait fait adopter une réforme fiscale privant la province de centaines de millions de dollars de revenus. »
« Aujourd’hui, les mêmes acteurs veulent nous entraîner plus loin sur la route de la destruction des infrastructures et des valeurs si chères au cœur des Néo-Brunswickois. »
« Depuis des décennies, les gouvernements coupent les impôts et éliminent des services et des programmes, affirmant que le secteur privé créera de l’emploi. Ils prétendent que seul le secteur privé est créateur d’emploi, même si les employés du secteur public produisent de la valeur et des emplois particulièrement importants pour les petites collectivités et essentiels au maintien de la stabilité économique. »
« Ce gouvernement doit également mettre un frein à l’aide sociale aux entreprises parasites. Il doit savoir mieux que quiconque que cette stratégie ne fonctionne pas. Prenons comme exemple le fiasco des garanties de prêt de 70 millions de dollars accordées à Atcon. »
« Il est faux de croire que seul le secteur privé crée de l’emploi. Nos représentants élus doivent avoir le courage de reconnaître que les mesures d’austérité mises en œuvre n’ont pas créé le boom économique ni les emplois promis ».
« Ce document est la goutte qui fait déborder le vase. Cette fois, le premier ministre Brian Gallant a franchi la limite. Avec ce type de vision, le Nouveau-Brunswick retournera à ce qu’il était pendant les années 1960, avant la mise en œuvre du programme Chances égales pour tous par le premier ministre Louis Robichaud. Ce programme, son héritage, a permis de normaliser l’éducation, les soins de santé et les services sociaux pour tous les Néo-Brunswickois. »
« L’héritage du premier ministre Gallant, s’il met en œuvre les recommandations de Choix pour remettre le Nouveau-Brunswick en marche, sera la destruction de notre société », affirme Mme Robichaud.