Le lock-out en cours au site d’enfouissement Red Pine à Allardville révèle à quel point les droits des travailleurs ont été érodés au Nouveau-Brunswick.
Le droit du travail du Nouveau-Brunswick a été mis en place avec la promesse de protéger et de promouvoir la voix collective des employés dans leur lieu de travail. Aujourd’hui, après des années d’attaques législatives, administratives et judiciaires, les employés sont vulnérables à une intense ingérence de l’employeur dans les négociations.
À Allardville, les 23 travailleurs en lock-out ont vu comment leur employeur pouvait trainer les pieds en sans jamais avoir l’intention de parvenir à un accord avec eux. En plus d’être mis en lock-out , les travailleurs ont été soumis à une injonction judiciaire digne d’une république de banane qui rend leur droit à l’action collective pratiquement impossible. Il s’agit de la même injonction ridicule qu’imposée sur les travailleurs de la fonderie de Belledune.
Les piqueteurs doivent rester passifs et laisser les scabs – ces travailleurs de remplacement – qui viennent traverser les lignes de piquetage grâce à la protection de la police! À Allardville, on dit aux travailleurs de se taire même si l’employeur recrute des scabs qui sont membres de la famille de la directrice et d’autres sont même des étudiants!
Contrairement au Québec et à la Colombie-Britannique, il n’existe pas de loi contre le recours aux travailleurs de remplacement dans le secteur privé du Nouveau-Brunswick. Cela signifie que le lock-out peut durer indéfiniment. Lorsque les règles du jeu sont si inégales, lorsque les employeurs ont tous les droits, cela laisse présager de graves problèmes à long terme. Des lois imparfaites et injustes ne durent pas longtemps, jusqu’à ce que les conflits et les troubles sociaux s’intensifient.
Il est temps d’apporter un changement positif dans les relations de travail au NB. Il est temps que nous disposions de règles qui protègent réellement le pouvoir de négociation des travailleurs, tant au public qu’au privé.