Les travailleurs des foyers de soins refusent les concessions exigées par l’AFSNB

Ce jeudi 10 mai, plusieurs centaines de membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont manifesté devant l’hôtel Delta du centre-ville de Fredericton où l’Assemblée générale annuelle de l’Association des foyers de soins du Nouveau-Brunswick (AFSNB) avait lieu.

Le Conseil des syndicats des foyers de soins du Nouveau-Brunswick (CSFSNB), qui représente plus de 4000 membres du SCFP travaillant dans 45 foyers de soins du Nouveau-Brunswick, manifeste contre l’inflexibilité de l’AFSNB et demande à ce dernier de retirer ses demandes de concessions dans les négociations de la nouvelle convention collective.

« L’employeur s’acharne à demander des concessions et pour nous, il n’est pas question de négocier vers l’arrière. Tant et aussi longtemps qu’ils n’enlèveront pas ces concessions, nous allons continuer à augmenter la pression », a déclaré Wayne Brown, président du CSFSNB.

 La conciliation est prévue pour la fin du mois. Malgré la récente manifestation du 26 avril dernier du CSFSNB, le refus de l’employeur de faire avancer les négociations fait craindre aux syndiqués que la conciliation ne servira pas à grand-chose.

« Nous espérons qu’après cette deuxième mobilisation, l’AFSNB entendra les travailleuses et travailleurs. Les négociations peuvent aller de l’avant s’ils retirent leurs demandes de concessions. S’ils ne veulent rien entendre, ils nous contraignent à faire la grève », explique Wayne Brown, président du CSFSNB.

Le CSFSNB représente plus de 4000 membres travaillant dans 45 foyers de soins financés par le gouvernement au Nouveau-Brunswick. Ils représentent les préposés résidents, les infirmières auxiliaires autorisées, le personnel chargé de la maintenance, de l’entretien ménager, des activités ainsi que celui des services de diététique, de la buanderie et le personnel de bureau.

L’eau à Moncton appartient au public

Il y a vingt ans ce mois-ci, la ville de Moncton a signé un accord avec une société à but lucratif pour construire, financer et exploiter une nouvelle usine de traitement d’eau potable. À l’époque, il y avait un besoin urgent d’amélioration de la qualité de l’eau à Moncton. Le financement du gouvernement fédéral et provincial n’étant pas disponible, le Conseil municipal a conclu une entente complexe qui a privatisé l’opération quotidienne de l’usine de traitement de l’eau potable.

Le partenariat public-privé (PPP) a été conclu avec Véolia, une société multinationale française qui œuvre dans le domaine de la privatisation de l’eau à travers le monde. Uniquement en coûts d’emprunt privés, l’affaire a coûté au moins 8,5 millions de dollars de plus que ce qu’un projet public aurait coûté. Aujourd’hui, l’usine est construite et payée et nous jouissons tous d’eau potable de bonne qualité, mais nous l’avons payé cher. Trop cher.

Heureusement, l’entente PPP prend fin en décembre 2019, ce qui signifie que la Ville a maintenant l’occasion de reprendre le contrôle des opérations quotidiennes de ce service public essentiel.

Cependant, au lieu de saisir l’occasion, la Ville se dirige encore vers le maintien de la privatisation des opérations. Plus tôt ce mois-ci, la Ville a commencé un processus de recherche de soumissionnaires privés, pour opérer et maintenir notre usine de traitement de l’eau potable pour les 15 prochaines années.  Cette « demande de qualifications » se termine ce vendredi, 4 mai : c’est un premier pas vers la signature d’un nouvel accord avec une société à but lucratif. Toutefois, il n’est jamais trop tard pour changer de direction.

Il est primordial que la Ville élabore un plan de rapatriement à l’interne pour les opérations et l’entretien de l’usine. Il faut aussi rapidement tenir un débat public sur les coûts et les conséquences réels de la privatisation versus le rapatriement à l’interne, et ce avant d’aller de l’avant avec quelconque projet.

Le Conseil municipal doit examiner soigneusement l’option publique. Une comparaison impartiale entre les deux options – publique et privée- doit être réalisée. Les citoyens de Moncton devraient avoir le droit de voir toutes les options, y compris celle qui ne nous lie pas par un contrat à long terme avec une société à but lucratif comme Veolia. L’exploitation publique, elle, est synonyme de souplesse et de contrôle, et permet à la Ville de bâtir son expertise interne en gestion des eaux.

Si les résidents de Moncton ont déjà payé pour l’usine de traitement de l’eau, fondamentalement, elle appartient à la Ville. Exploitons donc l’usine nous-mêmes!

Une étude de 2016 du Columbia Institute intitulé Back in House examine des municipalités en Ontario, Alberta et Colombie-Britannique qui ont mis fin à leurs ententes pour l’exploitation d’eau ou d’eaux usées à but lucratif. Dans tous les cas, des économies majeures ont été réalisées. Plus d’une municipalité a assuré une transition transparente et efficace en recrutant au public ces employés qui étaient au privé.

En se fondant sur l’expérience des autres collectivités au Canada et dans le monde, Moncton peut ramener à l’interne l’exploitation de ses services d’eau. N’oublions pas que la grande majorité des réseaux d’aqueduc et d’égout au Canada sont entièrement publics. Le rapatriement des services « à l’interne » nous fera économiser de l’argent et améliorer la qualité de l’eau. Cela aide aussi notre économie locale, puisque les résidents, les institutions publiques et le secteur privé ont tous intérêt à avoir des tarifs d’eau prévisibles et abordables.

Au début des années 2000, les résidents de Moncton avaient réussi à faire campagne pour stopper la privatisation de l’ensemble du système d’approvisionnement en eau. Cette victoire a permis à la Ville et ses résidents de faire des économies et a assuré le contrôle public de cette infrastructure essentielle. Plus récemment, en 2015, la Commission des eaux usées du Grand Moncton a rejeté un PPP pour moderniser notre usine de traitement des eaux usées, en choisissant de garder le traitement des eaux usées entièrement public.

L’entente de coopération tripartite entre Moncton, Riverview et Dieppe pour l’approvisionnement en eau signifie que les trois communautés pourraient bénéficier des avantages d’une usine dont l’exploitation et l’opération est publique à 100 %. C’est la meilleure façon d’assurer la qualité, des économies réelles et des tarifs plus bas.

L’eau est un service public essentiel et un droit humain fondamental.  Le profit n’a pas sa place dans la prestation de ce service.  Nous espérons que la mairesse Arnold et les conseillers vont faire preuve de diligence au lieu de répéter les mêmes erreurs des Conseils du passé.  L’usine d’eau potable nous sert bien.  Elle nous appartient, maintenant exploitons-la.

-Leo Melanson

Président de la Section locale 51 du SCFP – Travailleurs extérieurs de la Ville de Moncton

 

 

 

Règlements proposés sur la santé et sécurité : une bonne nouvelle

Fredericton – Le 28 avril, Jour de deuil, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a annoncé un projet de règlements proposés en vertu de la Loi sur l’hygiène et la sécurité au travail afin de lutter contre la violence et le harcèlement au travail.

« Cette annonce est une bonne nouvelle non seulement pour les membres du SCFP, mais aussi pour tous les travailleurs de la province.  Les sections locales et les membres du SCFP tentent depuis plusieurs années de faire une mise à jour au langage de la Loi.  J’espère que les règlements proposés entreront en vigueur bientôt », dit Daniel Légère, président du SCFP NB.

Les modifications proposées sont le produit d’un comité directeur récemment formé entre le gouvernement et le syndicat.  Ils définissent clairement les types de violence et d’harcèlement, contient des dispositions sur la formation et obligent les employeurs à appliquer un code de pratique pertinent.

« Nous espérons que tout le monde – travailleurs et employeurs – comprendra que nous devons faire mieux en matière de formation et de politiques internes afin d’améliorer nos lieux de travail », dit M. Légère.

 

Les travailleurs des foyers de soins manifestent contre leurs employeurs

Fredericton – Ce jeudi, plus de 300 membres du SCFP se sont rassemblés devant le bureau provincial de l’Association des foyers de soins du Nouveau-Brunswick (AFSNB), l’organisme négociant pour la majorité des employeurs de foyers de soins du Nouveau-Brunswick.

Le Conseil des syndicats des foyers de soins du Nouveau-Brunswick (CSFSNB), qui représente plus de 4 000 membres du SCFP travaillant dans 45 foyers de soins du Nouveau-Brunswick, proteste contre l’inflexibilité de l’AHANB, qui a entraîné la rupture des négociations avec le Conseil syndical.

« L’employeur demande toujours des concessions et veut créer un système d’emploi à deux vitesses. C’est inacceptable. S’ils n’ôtent pas ces demandes à la table de conciliation, une grève est inévitable », a déclaré Wayne Brown, président du CSFSNB.

« Les membres du SCFP ont adopté une politique nationale sur la lutte contre les concessions et les ententes à deux vitesses. Cela signifie que nous sommes prêts à mettre tout le poids du SCFP national derrière les travailleurs des foyers de soins. Le SCFP négociera vers l’avant, pas à reculons. » a déclaré Mark Hancock, président national du SCFP.

Les syndiqués sont d’avis que les propositions de l’employeur ne résoudront pas les problèmes de manque de personnel et de charge de travail qui affligent dans les foyers de soins au N.-B.

« Notre conseil tient son assemblée générale en mai. Des séances de formation et de préparation à la grève seront livrés à tous les membres. », a déclaré Roland Cormier, vice-président du CSFSNB.

Les négociations contractuelles entre le syndicat et l’employeur ont été rompues le 23 mars. Un conciliateur a été nommé pour rencontrer les deux parties la dernière semaine de mai.

Le CSFSNB représente plus de 4 000 membres travaillant dans 45 foyers de soins financés par le gouvernement au Nouveau-Brunswick. Ils représentent les préposés résidents, les infirmières auxiliaires autorisées, le personnel chargé de la maintenance, de l’entretien ménager, des activités ainsi que celui des services de diététique, de la buanderie et le personnel de bureau.

Le 55ième Congrès annuel du SCFP – Le ministre LePage s’adressera aux délégués

Fredericton – Plus de 330 employés des secteurs publics et dirigeants syndicaux élus de tous les secteurs se réuniront mardi à Fredericton pour le 55ième Congrès annuel du SCFP NB, intitulé « Négocier de l’avant en solidarité ».

Le thème de ce congrès reprend le thème du congrès qui a eu lieu en mars dernier « Mettons fin au mandat – Négocions vers l’avant », qui soulignait l’importance de la négociation coordonnée afin d’aboutir à de meilleurs salaires pour les travailleurs du N.-B.

Plusieurs invités et conférenciers sont attendus à ce congrès, dont Mark Hancock, président national du SCFP, Jennifer McKenzie, la chef du NPD du Nouveau-Brunswick et le ministre de l’Éducation postsecondaire, Formation et Travail, Gilles LePage.

« Les travailleurs à travers la province ont un rôle important à jouer dans la réussite de notre belle province. Ils s’occupent de nos hôpitaux, nos écoles et nos magasins, ce qui contribue à faire croître l’économie, à renforcer l’éducation et à améliorer les soins de santé», a déclaré le ministre LePage.

Le SCFP NB fait remarquer que c’est la première fois depuis que Richard Hatfield était premier ministre, qu’un ministre de l’Éducation postsecondaire, Formation et Travail prendra la parole lors d’un congrès annuel.

« C’est un bon changement », dit Daniel Légère, président du SCFP NB. «Notre ministre aura la chance de rencontrer nos membres, qui viennent de tous les secteurs. Je suis sûr qu’ils ne le laisseront pas oublier que leurs salaires aident nos communautés et notre économie à croître», a déclaré Légère.

Le congrès annuel du SCFP NB s’étend sur quatre jours et les retombées économiques pour la ville de Fredericton sera d’environ 420 000 $.

 

 

Les travailleuses et travailleurs en soins à domicile manifestent leur mécontentement

Saint-Jean – le 29 mars, plus de 200 travailleuses et travailleurs et sympathisants ont tenu une manifestation devant les bureaux provinciaux de la Croix-Rouge canadienne à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. La section locale 4598 du SCFP, qui représente 136 travailleuses et travailleurs de soutien à domicile de la Croix-Rouge canadienne au N.-B., dénoncait l’immobilité de leur employeur à la table de négociation.

Dès le 1er avril, suivant le week-end de Pâques, les employés en soins à domicile entamment une neuvième année sans convention collective.

“L’employeur doit apporter des augmentations de salaire réelles à la table de négociation. S’ils ne peuvent pas le faire, après neuf ans, ils devraient l’admettre au public », a déclaré Thérèse Duguay, présidente de la section locale 4598.

Duguay travaille pour la Croix-Rouge depuis plus de 15 ans, mais ne gagne que 13,65 $ l’heure.

«La Croix-Rouge canadienne a des revenus d’exploitation annuels de plus de 300 millions de dollars, mais elle ne serait pas capable de sortir ses propres employés de la pauvreté ? » questionne Duguay.

« Conrad Sauvé, PDG de la Croix-Rouge, a gagné à lui seul 332 000 $ cette année. Pendant ce temps, nous, on n’arrive pas à joindre les deux bouts alors que des personnes âgées et des personnes vulnérables dépendent de nos services » affirme Duguay. « Des faibles salaires, pas d’heures garanties, ça nous blesse, nous et nos familles. Ça veut aussi dire que les clients doivent subir les effets d’un grand roulement du personnel » a-t-elle ajouté.

« Tout le secteur des soins à domicile dans notre province est dans un état lamentable. La province doit agir », a déclaré Daniel Légère, président du SCFP NB. « C’est pourquoi nous avons lancé la campagne « Qui compte? », afin que la province rapatrie au public les services de soins communautaires. Les travailleurs et les clients ne peuvent plus attendre » a ajouté Légère.

Lors du rassemblement, Daniel Légère a réitéré son défi à tous les partis politiques d’inclure dans leur plateforme électorale des soins à domicile à 100 % publics.

Transparence dans les contrats publics : il faut moderniser la Loi sur le droit à l’information

Les limites qui entourent les demandes du public au droit à l’information gardent les Néo-Brunswickois dans l’ignorance lorsqu’il s’agit de connaître des vrais coûts des ententes de privatisation.

David Coon, chef du parti Vert, vient tout juste de perdre sa bataille judiciaire sur le droit à l’information. Ce dernier tentait de forcer Shannex, une entreprise de foyers de soins privés, à rendre public son entente de partenariat public-privé (PPP) avec la province du Nouveau-Brunswick.

Le politicien avait déposé une requête en vertu de la Loi sur le droit à l’information et protection de la vie privée pour demander que l’entente entière soit rendue publique, sans caviardage. Malgré qu’Anne Bertrand, l’ex-commissaire à l’accès à l’information et à la vie privée, était en faveur du droit de divulgation des documents, le libellé actuel de la Loi n’autorisait pas expressément la Cour d’accorder cette divulgation.

Le cas de M. Coon réaffirme amèrement ce que nous savons déjà au sujet des ententes avec Medavie et Sodexo. Alors que le Parti vert et le NPD préconisent la modernisation depuis longtemps, les Libéraux et les Conservateurs ont maintenu certaines faiblesses dans la Loi. Ces faiblesses font en sorte que les contrats de privatisation et de PPP tellement ne peuvent que rarement être soumis à l’examen public avant qu’ils ne soient signés.

N’est-il pas temps que le gouvernement applique et élargisse le droit du public à savoir où va vraiment notre argent, et ce bien avant qu’il ne soit trop tard pour prévenir les gaffes? Au Manitoba, une telle protection existe, et elle vient tout juste de prévenir un coûteux plan de construction de trois d’écoles par PPP. En allant « au public », l’argent économisé va permettre la construction de cinq écoles!

Nos législateurs devraient mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport de 2017 de l’Institut Columbia intitulé La Banque de l’infrastructure du Canada et le droit du public à l’information, afin d’améliorer la transparence dans la prestation privée des services publics:

  1. Les entités privées qui fournissent des fonctions ou des services publics substantiels, où qui reçoivent d’importantes subventions de l’État pour fournir des fonctions ou des services publics, devraient être pleinement assujetties aux lois sur l’accès à l’information.
  2. Chaque palier gouvernemental (fédéral, provincial et municipal) devrait adopter une politique de divulgation rapide et proactive de tous les dossiers d’approvisionnement, y compris les analyses préliminaires, les analyses de rentabilisation, les soumissions retenues, les soumissions rejetées, les évaluations des soumissions et les contrats.
  3. Chaque palier gouvernemental devrait adopter une norme discrétionnaire pour la divulgation des renseignements dont ont été saisis le cabinet ou ses comités. Les commissaires à l’information devraient avoir accès à ces documents et avoir le pouvoir de décider si ces documents doivent être divulgués ou non.

Il est évident que les obstacles à la transparence profitent à ceux qui tentent de « vendre » au public les partenariats public-privé, la sous-traitance et d’autres régimes procorporatifs. Sans information adéquate, le public peut et sera induit en erreur.

Toute partie qui prétend valoriser la démocratie devrait agir pour moderniser la Loi sur le droit à l’information et la protection de la vie privée. En fin de compte, c’est aux législateurs de fixer les lois afin que nos tribunaux aient le pouvoir de reconnaître les intérêts supérieurs du public avant les profits des sociétés.

 

Daniel Légère
Président du Syndicat Canadien de la Fonction Publique, N.-B. (SCFP-NB)

Le Nouveau-Brunswick devrait-il suivre l’exemple de l’Ontario?

Depuis la récession économique de 2008, les milieux de travail de tous les secteurs au Canada ont subi des changements. Il y a eu une augmentation du travail précaire, avec plus de travailleurs à temps partiel et occasionnels que jamais, et des salaires stagnants malgré la hausse des gains économiques, même au Nouveau-Brunswick[1].

Le travail précaire décrit généralement des conditions de travail instables, des droits et protections limités en raison d’une augmentation du travail temporaire, à temps partiel, sous contrat ou sous-traité.[2] Il est difficile d’avoir une vue d’ensemble du travail précaire au Canada en raison de la nature du travail précaire. Toutefois, l’augmentation du travail à temps partiel et temporaire dans certains secteurs suggère l’émergence de travail instable pour de nombreux Néo-Brunswickois. Un nouveau rapport par Comptables professionnels agréés Canada souligne une forte augmentation du travail à temps partiel et temporaire dans les secteurs d’éducation, d’information, de la culture et des loisirs, et les services d’hébergement et de restauration. Le rapport fait observer que les travailleurs de ces deux derniers secteurs gagnent de 12 % et 30 % moins d’argent par heure que les autres Canadiens[3]. On mentionne également que les jeunes Canadiens, en particulier les femmes et les Canadiens plus âgés, sont les plus touchés par le travail précaire et que les niveaux d’éducation ne vous protègent pas du travail instable. L’économiste en chef de l’CPA souligne:

Chez les jeunes canadiens, les hommes et les femmes de la quasi-totalité des niveaux de scolarité sont devenus beaucoup plus susceptibles d’occuper un emploi à temps partiel. (…) Ces données viennent appuyer l’idée selon laquelle les jeunes font de plus en plus des études supérieures, mais peinent aussi de plus en plus à trouver un emploi à temps plein une fois leur diplôme obtenu (p.11).

Depuis 2008, au Nouveau-Brunswick, il y a eu une augmentation de travailleurs qui cherchaient du travail à temps plein et qui n’ont pas trouver un emploi à temps plein au cours du dernier mois[4]. En 2016, les collectivités du Nouveau-Brunswick représentaient également trois des 10 régions économiques dont le salaire horaire moyen était le plus bas au Canada[5]. Il est révélateur qu’au Nouveau-Brunswick, au cours des dix dernières années, la proportion de travailleurs salariés à temps plein, de travailleurs âgés, de travailleurs ayant un emploi pendant plus de cinq ans et de travailleurs ayant suivi des études postsecondaires a augmenté[6]. Cela signifie que les Néo-Brunswickois qui entrent sur le marché du travail font face à du travail précaire et que pour ceux qui ont toujours fait face à un travail précaire, les chances d’avancement sont limitées.

Les taux de syndicalisation sont également en baisse au Canada, passant de 37,6 % en 1981 à 28,8 % en 2014, avec une diminution plus marquée chez les hommes et les jeunes travailleurs[7]. Cela indique que moins de gens ont accès à des emplois stables avec des salaires décents, de bons avantages sociaux, des conditions de travail respectueuses et l’accès à la protection des droits et de plaidoyer. En 2016, au Nouveau-Brunswick, 94% des travailleurs rémunérés au salaire minimum n’étaient pas syndiqués[8].

Les lois du travail du Nouveau-Brunswick ont été mises à jour de façon sporadique au cours des dernières années. Il y a eu l’ajout d’un congé statutaire (le troisième dimanche de février chaque année), l’introduction prochaine d’une loi sur l’arbitrage d’une première convention collective et l’examen des normes d’emploi pour les jeunes travailleurs. Cependant, les changements du marché du travail et de l’économie et le vieillissement de la population du Nouveau-Brunswick créent un environnement dans lequel une révision et une réforme complètes des lois qui gouvernent les travailleurs au Nouveau-Brunswick sont nécessaires. Un tel exercice a été entrepris en 2015 dans la province de l’Ontario, avec le Changing Workplaces Review, un examen de l’évolution des lieux de travail. Ce processus a été mené par des conseillers spéciaux: C. Michael Mitchell, un avocat œuvrant dans le domaine du travail et de l’emploi, et l’honorable John C. Murray, un arbitre neutre à temps plein et médiateur. Les conseillers ont examiné la Loi de 2000 sur les normes d’emploi et la Loi de 1995 sur les relations de travail et ont produit un rapport. Le rapport, qui contient 173 recommandations, a conduit au dépôt et au passage du projet de loi 148, Loi de 2017 pour l’équité en milieu de travail et de meilleurs emplois qui a considérablement augmenté les droits des travailleurs. Le nouveau projet de loi a porté le salaire minimum à 15 $/l’heure, a augmenté le nombre de maladies graves et de congé parental, a ajouté un congé de violence conjugale, a ajouté des droits pour les entrepreneurs indépendants, modifié les dispositions relatives aux horaires de travail pour donner plus de stabilité aux travailleurs et fait en sorte qu’il est plus facile pour les travailleurs de se syndiquer.

Les travailleurs du Nouveau-Brunswick méritent autant d’améliorations que les travailleurs ontariens. Il est grand temps de procéder à un examen de la Loi sur les normes d’emploi, de la Loi sur les relations industrielles, de la Loi relatives aux relations de travail dans les services publics et de la Loi sur la Fonction publique. Un tel examen devrait être entrepris par des experts indépendants en droit du travail, choisis par un comité composé de représentants des salariés et des employeurs de parts égales, afin de veiller à ce que les droits des travailleurs soient maintenus et renforcés et sans avoir à récupérer. Ce processus d’examen approfondi serait une excellente façon de commencer à s’attaquer au travail précaire dans notre province.

Pour trouver d’autres recommandations pour améliorer le Nouveau-Brunswick, voir :  “Pour une société plus équitable: une plateforme électorale progressiste pour le Nouveau-Brunswick en 2018“.


Gabrielle Ross-Marquette est conseillère en recherche pour le Bureau régional des Maritimes du SCFP.

 

[1] Gouvernement du Nouveau-Brunswick (juin 2017). RBC révise à la hausse la prévision de croissance du PIB du Nouveau-Brunswick, http://www2.gnb.ca/content/gnb/fr/nouvelles/communique.2017.06.0862.html

[2] Organisation International du Travail (2011). Colloque d’ACTRAV sur le Travail Précaire (4-7 Octobre 2011) http://www.ilo.org/actrav/events/WCMS_153968/lang–fr/index.htm

[3] Comptables Professionnels Agréés Canada (2018). La progression du travail précaire au Canada : À la recherche de points de repère https://www.cpacanada.ca/fr/la-profession-de-cpa/a-propos-de-cpa-canada/les-principales-activites-de-cpa-canada/politiques-publiques-et-relations-avec-les-gouvernements/recherche-sur-leconomie-et-les-politiques/travail-precaire-canada

[4] Statistiques Canada (2018) Tableau 282-0013 CANSIM, http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a34?lang=fra&mode=tableSummary&id=2820013&stByVal=2&p1=-1&p2=9

[5] Statistiques Canada (2017). Les 10 régions économiques avec la moyenne la plus basse du salaire horaire versé aux employés à temps plein, 2016, https://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/170615/t004a-fra.htm

[6] Gouvernement du Nouveau-Brunswick (2017). New Brunswick Minimum Wage Factsheet, Éducation postsecondaire, Formation et Travail, https://www.nbjobs.ca/sites/default/files/pdf/newbrunswickminimumwagefactsheet1.pdf

[7] Statistiques Canada (2017). Déclin de la syndicalisation, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-630-x/11-630-x2015005-fra.htm

[8] Gouvernement du Nouveau-Brunswick (2017). New Brunswick Minimum Wage Factsheet, Éducation postsecondaire, Formation et Travail, https://www.nbjobs.ca/sites/default/files/pdf/newbrunswickminimumwagefactsheet1.pdf

 

Mettons fin au mandat – Négocions vers l’avant

Fredericton – À la mi-mars, près de 300 employés public et élus du SCFP de tous les secteurs se sont rencontrés dans le cadre d’une conférence sur la négociation intitulé « Mettons fin au mandat  – Négocions vers l’avant ».

Le message de la conférence était clair : pour obtenir des meilleurs salaires, les sections locales du SCFP doivent coordonner leurs efforts de négociation et se préparer à des actions de masses.

« Pendant des années, le gouvernement provincial a tenté d’établir un mandat de retenue salariale qui a eu un effet néfaste sur les travailleurs de la fonction publique.  Nous avons organisé cette conférence pour aligner nos forces afin de lutter pour les salaires une fois à la table de négociation. C’est notre première priorité parce que dans l’ensemble, les salaires des travailleurs n’ont pas toujours suivi le coût de la vie au cours des 10 dernières années», a déclaré Daniel Légère, Président du SCFP NB.

Les négociations antérieures avec les syndicats du secteur public ont été marquées par deux mandats consécutifs de retenues salariales, ce qui signifie une faible ou aucune augmentation salariale: soit 0 % et 1 %.

«La majorité des travailleurs du secteur public ont un pouvoir d’achat égal ou plus faible à 10 ans passés. Nos membres trouvent qu’il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Vivre d’une paie à l’autre n’est pas soutenable», a dit Légère.

En plus des salaires bas, de nombreux secteurs sont également touchés par les coupures de postes, ce qui entraine une surcharge de travail pour le personnel restant.

« La récente grève des enseignants en Virginie-Occidentale aux États-Unis nous démontre que parfois pour gagner gros, il faut prendre des actions drastiques. C’est pourquoi nous avons tenu cette conférence, pour ensuite faire des tournées provinciales et mobiliser nos membres bientôt », ajoute Daniel Légère.

Lorsque nous sommes unis et mobilisés, les membres du SCFP ont la force de mettre fin au mandat!

 

 

Le SCFP souligne le Mois de l’histoire des Noirs

En février, le SCFP souligne chaque année le Mois de l’histoire des Noirs. Nous profitons de cette occasion pour réfléchir aux efforts déployés par de nombreux militants syndicaux et organisateurs communautaires d’ascendance africaine afin de rendre nos communautés et nos milieux de travail plus inclusifs.

Cette lutte se poursuit au quotidien, grâce aux membres du SCFP qui négocient des clauses de convention collective qui favorisent l’inclusion et l’égalité. Soulignons aussi les efforts de ceux qui luttent contre le racisme au sein de nos gouvernements, dans nos milieux de travail, dans nos écoles et dans nos communautés ainsi qu’à ceux qui travaillent à l’organisation et à la mobilisation sur le terrain.

Nous sommes reconnaissants envers toutes les personnes qui œuvrent, dans nos syndicats, nos milieux de travail, et dans nos communautés, à l’avènement d’un monde sans racisme. La société canadienne a fait de grands progrès ces dernières décennies, mais les Afro-Canadiens sont encore victimes de discrimination.

À l’échelle mondiale, le Groupe de travail d’experts des Nations unies sur les personnes d’ascendance africaine sensibilise les gens à l’histoire de l’esclavage, de la discrimination, du sectarisme et de la criminalisation. Nous avons tous quelque chose à apprendre de cette histoire pour mieux lutter contre les barrières systémiques imposées aux personnes de race noire. L’Assemblée générale des Nations unies a fait de 2015 à 2024 la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, dans le but de faire la promotion de leurs droits.

À notre congrès national de 2017, les délégués du SCFP ont adopté un document d’orientation stratégique qui engage notre syndicat à combattre le racisme et la haine sous toutes ses formes, en plus de donner à nos membres les moyens de dénoncer la discrimination. En outre, les délégués ont adopté une résolution pour que nous poussions les gouvernements à mettre fin au profilage racial et que nous prenions position publiquement contre tout projet de loi qui en ferait la promotion. Le profilage racial constitue une forme de discrimination et d’atteinte à la vie privée, ce qui contrevient à la Charte canadienne des droits de la personne.

Notre syndicat est déterminé à négocier et à faire appliquer des conventions collectives qui ne tolèrent pas le racisme. Nous poursuivons notre lutte contre le harcèlement racial au travail. Enfin, de concert avec nos alliés, nous exerçons des pressions sur les gouvernements pour qu’ils adoptent des lois sur l’équité en emploi.

Le SCFP encourage ses membres à souligner le Mois de l’histoire des Noirs et à poursuivre le combat contre le racisme envers les Noirs, que ce soit dans leur section locale, dans leur milieu de travail, à l’école ou dans la communauté. Voici quelques suggestions.

Apprenez-en davantage

Agissez

  • Célébrez le Mois de l’histoire des Noirs dans votre section locale.
  • Exercez des pressions sur votre gouvernement provincial pour que des lois contre le racisme envers les Noirs et pour l’équité en emploi soient adoptées.
  • Soutenez les organismes communautaires et les mouvements comme Black Lives Matter qui luttent contre le racisme et la violence systémiques.
  • Visitez le blacklivesmatter.ca ou suivez #BlackLivesMatter sur Twitter.

Négociez

  • Exigez l’ajout à votre convention collective d’une clause sur l’équité en emploi afin que votre milieu de travail reflète davantage la diversité de votre communauté.

Le nouveau guide du SCFP sur l’équité en emploi sera disponible sous peu. Il fera partie de notre série de documents Négocier l’égalité.