La section locale 1251 du SCFP demande une convention collective juste

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Everett Godfrey, président de la section 1251 du SCFP.

FREDERICTON : Des centaines de membres du SCFP de partout dans la province se sont rassemblés devant l’Assemblée législative, ce matin, en appui aux agents correctionnels provinciaux, les intervenants en intégration communautaire et les concierges.

Les membres de la section locale 1251 du SCFP sont sans contrat de travail depuis presque trois ans.

« Nous exigeons une convention collective juste pour nos membres », indique Everett Godfrey, président de la section 1251 du SCFP.

« Jusqu’à maintenant, les négociations avec le gouvernement ont été difficiles. La parité salariale demeure la principale pierre d’achoppement. Nous avons un problème de rétention du personnel en raison du fait que les agents correctionnels du Nouveau-Brunswick sont les moins bien payés au Canada. Notre but est d’amener les salaires d’ici au même niveau que ceux de nos homologues des provinces de l’Atlantique », ajoute le président.

« Les droits des travailleurs occasionnels sont un autre enjeu important; en vertu de la convention actuelle, les occasionnels ont des droits que nous voulons protéger dans la prochaine convention collective. Nous voulons que tous les occasionnels soient traités de la même façon. »

« Nous demandons au gouvernement de négocier de bonne foi. Chaque jour, les agents correctionnels travaillent dans un milieu dangereux mettant leur vie en danger pour protéger la société contre des criminels reconnus. Dans les prisons, les incidents violents se produisent régulièrement. Les agents correctionnels veulent un peu de respect de la part de leur employeur », conclut le porte-parole.

Les délégués au congrès du SCFP voteront cette semaine sur une résolution d’urgence qui invitera tous les membres du SCFP à appuyer la section locale 1251 dans ses efforts pour défendre la libre négociation collective et pour résister aux concessions demandées à propos des droits des travailleurs occasionnels.

Nouveau contrat pour les travailleuses et les travailleurs de la Société canadienne du sang

Saint-Jean – Les travailleuses et les travailleurs de la Société canadienne du sang, membres de la section locale 1655 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ont ratifié une nouvelle convention collective la semaine dernière.

« Avec l’aide d’un médiateur spécial, les travailleuses et les travailleurs ont conclu une convention collective qui répond de manière adéquate à leurs préoccupations en ce qui à trait aux taux de rémunération et à la question des heures du travail », a expliqué Mike Davidson, représentant du SCFP.

« Le mois dernier, les membres de la section locale 1655 avaient rejeté la dernière offre patronale et pris un vote de grève mais ils avaient accepté de retourner à la table dans l’espoir de conclure une entente. »

Les travailleuses et travailleurs ont reçu une augmentation salariale rétroactive de 4 % et la Société canadienne du sang a accepté de compléter d’ici le 31 décembre 2015 une évaluation conjointe des tâches.

La section locale 1655 du SCFP représente environ 40 phlébotomistes, assistantes et assistants de clinique et chauffeurs et chauffeuses.

La nouvelle convention collective prend fin le 31 décembre 2015.

Des travailleuses et travailleurs de la santé manifestent pour un nouvel Accord sur la santé

ROTHESAY : Les membres de la section locale 1252 du SCFP – le Conseil des Syndicats hospitaliers du Nouveau-Brunswick (CSHNB) – ont manifesté devant le bureau du ministre de la Santé Ted Flemming, en demandant au gouvernement Alward qu’il continue de faire pression sur son homologue fédéral pour le renouvellement de l’Accord sur la santé.

« Cette semaine, l’Accord sur la santé en vigueur depuis dix ans est venu à échéance. Nous croyons que le fait de ne pas renouveler l’Accord aura des effets dévastateurs sur la prestation des services de santé dans la province », a affirmé la présidente du CSHNB, Norma Robinson.

« Le Nouveau-Brunswick dépend énormément du financement fédéral pour ses services de santé partout dans la province. Le refus du gouvernement fédéral de renouveler l’Accord aura pour conséquence de faire perdre au Nouveau-Brunswick des centaines de millions de dollars au cours des prochaines années. »

« Augmenter les paiements de transfert aux provinces de six pour cent par année au cours des trois prochaines années, selon les intentions d’Ottawa, ne réglera rien, surtout pour une province comme le Nouveau-Brunswick. »

« Déjà, le système des soins de santé au Nouveau-Brunswick est étiré au maximum. Au cours des années, des hôpitaux ont été fermés, des services de santé en milieu rural ont été abolis et le niveau de services a été réduit. Sans le renouvellement de l’Accord sur la santé, nous verrons probablement d’autres fermetures d’hôpitaux et de lits et d’autres réductions de services et de personnel, surtout dans les petites communautés. Avec une population vieillissante, ce scénario est très préoccupant. »

« Le premier ministre Alward affirme que lui et ses homologues provinciaux se sont opposés à la décision du gouvernement fédéral. Nous demandons au Premier ministre Alward et au ministre Ted Flemming de faire du renouvellement de cet Accord sa priorité. Les Néo-Brunswickois ne peuvent se permettre de recevoir moins de services de santé », a conclu la porte-parole.

Journée mondiale de l’eau 2014: vive le robinet et gardons l’eau publique

water-day-web-banner_FRLe 22 mars marque la Journée mondiale de l’eau. C’est l’occasion d’accroître nos efforts pour défendre les réseaux d’aqueduc et d’égout publics. Nous pouvons tous nous impliquer, que ce soit au travail ou dans notre voisinage. Voici quelques idées.

Prônez l’élimination de l’eau embouteillée dans votre section locale, votre milieu de travail ou votre collectivité. Le 19 mars est la Journée sans eau embouteillée. Visitez le site vivelerobinet.ca. Vous y trouverez des suggestions et pourrez également vous engagez à consommer l’eau du robinet.

Travaillez-vous sur un campus? La Coalition pour des collectivités sans eau embouteillée veut savoir si les campus qui ont annoncé l’élimination de l’eau embouteillée sont passés aux actes. Pour savoir si votre campus a fait une telle annonce, consultez la liste de l’Institut Polaris. Aidez-nous aussi à vérifier si votre administration tient parole en répondant à ce court questionnaire.

Les conservateurs de Stephen Harper imposent des conditions d’accès au financement fédéral en matière d’infrastructure pour forcer les municipalités à conclure des partenariats public-privé (PPP) pour leurs projets d’aqueduc et d’égout. Or, il existe une meilleure solution. Prenez connaissance de l’Alternative budgétaire et partagez-la. Ce plan financier permet d’entretenir, de mettre à niveau et d’améliorer les services municipaux d’aqueduc et d’égout sans recourir à la privatisation. L’Alternative budgétaire définit aussi des étapes concrètes afin d’alimenter les communautés autochtones en eau potable.

Ensemble, nous pouvons combattre la privatisation de l’eau. L’eau est un service public et y avoir accès un droit de la personne. Défendons notre eau.

Vote pour la grève chez les travailleurs et les travailleuses de la Société canadienne du sang

Saint-Jean (le 17 mars 2014) – Les travailleurs et les travailleuses de la Société canadienne du sang, membres de la section locale 1655 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ont rejeté la dernière offre de leur employeur et voté hier pour la grève.

« Les travailleurs et les travailleuses ont rejeté la dernière offre contractuelle parce qu’elle ne répondait pas de manière adéquate à leurs préoccupations en ce qui a trait aux taux de rémunération et à la question des heures du travail », a expliqué Mike Davidson, représentant du SCFP.

« La Société canadienne du sang emploie des travailleurs et des travailleuses d’un bout à l’autre du pays et nous croyons que les membres du personnel du Nouveau-Brunswick ont droit aux mêmes taux de rémunération que leurs collègues des provinces de l’Atlantique et à des heures de travail normales.

L’employeur refuse de négocier la rémunération sur la base du travail que les membres de la section locale 1655 du SCFP accomplissent. Il veut plutôt lier la rémunération des employés aux taux de rémunération du secteur hospitalier.

Le travail des employés de la Société canadienne du sang est différent de n’importe lequel emploi dans un hôpital. Nos membres sillonnent l’ensemble du Nouveau‑Brunswick et sont parfois jusqu’à 72 heures loin de chez eux, à organiser des cliniques du sang et à assurer la sécurité des donateurs et des donatrices et celle des patientes et des patients qui dépendent des dons de sang. Leurs tâches sont essentiellement différentes de quelque autre emploi du secteur hospitalier. Évitons par conséquent de comparer des pommes avec des oranges », a ajouté M. Davidson.

Les travailleurs et les travailleuses seront en droit de déclencher une grève demain. Les représentants de la section locale 1655 du SCFP ont demandé une autre rencontre avec l’employeur. Celui-ci a acquiescé et une rencontre aura lieu la semaine prochaine, le jeudi 27 mars, dans l’espoir de négocier une meilleure entente pour les travailleurs et les travailleuses en cause. Le syndicat a convenu de maintenir ses services en attendant la tenue de cette rencontre.

Les membres de la section locale 1655 du SCFP sont sans convention collective depuis le 1er janvier 2012. La section locale 1655 du SCFP représente environ 40 phlébotomistes, assistantes et assistants de clinique et chauffeurs et chauffeuses.

UNE ACTION COORDONNÉE EST NÉCESSAIRE POUR CONTRER L’INÉGALITÉ DES FEMMES

Fredericton – En cette Journée internationale de la femme, le SCFP du Nouveau-Brunswick demande une action coordonnée pour régler la question de l’inégalité des femmes au Nouveau-Brunswick.

« Les femmes sont mieux éduquées et plus actives sur le marché du travail que jamais auparavant, mais ne sont toujours pas sur le même pied d’égalité que les hommes », affirme Marilyn MacCormack, présidente du Comité des femmes du SCFP NB. « Les femmes font l’expérience des désavantages qui sont inter reliés, de revenus moindres à des risques plus grands de vivre dans la pauvreté en passant par une charge plus lourde de soins non rémunérés jusqu’à un accès limité au pouvoir politique. Et c’est sans oublier l’immense vulnérabilité à la violence faite par les hommes. »

« Les obstacles aux femmes pour une participation entière à la vie économique, sociale et politique sont nombreux », explique Mme MacCormack. “« Les attitudes sexistes ancrées sont manifestes dans la sous-évaluation des emplois à prédominance féminine, sans oublier la façon dont fonctionnent les possibilités professionnelles d’avancement et la politique électorale. De trop nombreux hommes voient encore les femmes comme objets de possession à contrôler par violence verbale, physique et sexuelle. Nous avons besoin de politiques publiques et de pratiques qui ciblent tous les aspects de la vie des femmes », affirme-t-elle.

« Le gouvernement provincial devrait intégrer l’analyse comparative entre les sexes à l’ensemble de ses activités et consulter les membres du Forum de concertation Les voix des femmes du Nouveau-Brunswick », affirme pour sa part Daniel Légère, président du SCFP NB. « Les nominations à ce nouveau groupe ont justement été annoncées le mois dernier par la ministre responsable de l’égalité des femmes. »

« Nous croyons qu’il manque des voix à ce forum. Où sont les organismes qui représentent les femmes immigrantes et les femmes autochtones vivant dans des communautés autochtones? Les syndicats ont aussi été mis de côté, malgré le fait qu’une femme sur trois au Nouveau-Brunswick est syndiquée, » ajoute le président.

« Est-ce que le forum aura l’indépendance et les ressources pour travailler à changer les choses? Le Conseil consultatif sur la condition de la femme était une force de ralliement jusqu’à son abolition voilà trois ans par le gouvernement Alward. Avoir une distance critique par rapport au gouvernement est un incontournable, en raison surtout de la sous-représentation chronique des femmes à l’Assemblée législative.

En cette année électorale, les candidats et les parties se feront poser des questions à propos de leur engagement à agir sur les questions de l’égalité des femmes », a-t-il conclu.

Journée internationale de la femme – Il est temps de donner des services aux femmes dans chaque région

Fredericton – Le Syndicat canadien de la fonction publique exige que le gouvernement intervienne pour que les services d’urgence aux femmes et aux enfants victimes de violence familiale soient garantis en tout temps partout dans la province.

« Au cours de la dernière année, les interruptions de service se sont produites régulièrement à la maison de transition de la région Chaleur. Les femmes qui tentent de fuir des situations de violence familiale et qui se présentent à la Maison de Passage de Bathurst peuvent se heurter à des portes closes. Une femme en détresse a aussi un très grand risque d’avoir à laisser un message à un répondeur lorsqu’elle appelle la ligne d’écoute téléphonique du refuge », explique Vicky Smith, représentante du SCFP.

« Malheureusement, le conseil d’administration a décidé de réduire les heures de services lorsqu’il n’y a aucune résidente dans la maison. Il s’agit d’une situation tout simplement inacceptable pour les employés et pour les femmes et les enfants qui ont besoin d’un refuge. »

« Cette semaine, il y a de nombreuses activités pour célébrer la Journée internationale de la femme. Il est difficile de célébrer quand les femmes et les enfants victimes de violence ne peuvent recevoir les services dont ils ont besoin. »

« Nous avons fait part de ce problème à la ministre responsable de l’égalité des femmes et à la ministre du Développement social qui ont toutes les deux la responsabilité des programmes contre la violence et du financement des services. La situation dans laquelle se trouve la maison de transition de Bathurst montre que les femmes ont encore bien du chemin à parcourir pour atteindre une vraie égalité économique et sociale. »

« La récente découverte près de Moncton du corps de la jeune Inuite Loretta Saunders nous rappelle que la violence touche les femmes de tout âge et de toute origine. Une fois de plus, nous demandons au gouvernement quand il compte remettre en place ces services vitaux pour les femmes les plus vulnérables de notre région », demande Mme Smith.

Privatisation de la ferme provinciale de semence

FREDERICTON : Les employés de la ferme de semence de pommes de terre Elite de Bon Accord, près de Perth-Andover, propriété de la province, ont reçu leur avis de congédiement ce matin.

« Les travailleurs ont été convoqués et informés que vendredi serait leur dernière journée de travail », a déclaré Andy Hardy, président de la section locale 1190 du SCFP qui représente les travailleurs de la ferme.

La ferme employait dix travailleurs sur une base régulière et 30 autres pendant les périodes de semence et de récolte. La ferme est une installation autonome de production de semence Élite et produit 35 variétés de semences de pommes de terre destinées à quelque 20 producteurs de semence de la province.

« Le premier ministre David Alward fait exactement ce que son prédécesseur Shawn Graham a tenté de faire avec Énergie NB, c’est-à-dire vendre des biens publics sans en avoir reçu le mandat », a ajouté M. Hardy.

« La ferme est en exploitation depuis les années 1960 et vaut des millions de dollars. Bon Accord comprend une serre, 300 hectares de champs cultivés, un entrepôt dont la température est contrôlée expressément pour les pommes de terre ainsi que diverses pièces d’équipement », a dit M. Hardy.

«Le gouvernement vend la ferme à Pommes de terre Nouveau-Brunswick. Nous aimerions connaître combien le gouvernement recevra de cette vente. »

Le premier ministre Alward connaît bien le domaine agricole et a même déjà occupé le poste de ministre de l’Agriculture. Il devrait comprendre l’importance d’une installation publique de semence de pomme de terre qui garantit aux fermiers des récoltes abordables et exemptes de maladie.

« Pire encore, cette décision est la plus récente attaque du gouvernement Alward contre les régions rurales du Nouveau-Brunswick. Les collectivités rurales perdent, à nouveau, de bons emplois rémunérateurs. »

Le foyer de soins spéciaux de l’Armée du salut pourrait fermer ses portes à la fin du mois

Saint-Jean : La ville de Saint-Jean pourrait bien perdre un autre foyer de soins spéciaux à la fin du mois en raison d’un manque de financement du gouvernement provincial.

Le syndicat qui représente les travailleurs du Centre of Hope de l’Armée du Salut, la section locale 4780, a été avisé la semaine dernière que les quatre jours prévus pour négocier ont été reportés jusqu’à nouvel ordre.

« Les employés de l’Armée du Salut ont été avisés que le bâtiment qui loge le Centre of Hope et d’autres services comme le refuge pour sans-abri devra faire l’objet d’importantes réparations. Si aucune aide du gouvernement provincial n’est attribuée pour ces réparations, le bâtiment fermera ses portes à la fin de février », indique Marcos Salib, conseiller syndical du SCFP de la section locale 4780.

« Les employés ont été estomaqués d’apprendre qu’ils pourraient perdre leur emploi dans deux semaines si l’Armée du Salut ne reçoit pas de financement qui permettrait de continuer les activités du Centre pour les trois prochaines années », explique le conseiller.

« Si le foyer de soins spéciaux ferme ses portes, 35 employés perdront leur emploi et 34 résidents n’auront plus d’endroit pour vivre. Le plus triste dans tout ça, c’est que 12 sans-abris perdront leur refuge en plein milieu de l’hiver puisqu’en plus des 40 lits du foyer de soins spéciaux, le Centre compte 27 lits pour les sans-abris », ajoute Marcos Salib.

« La situation dans laquelle se trouve le Centre of Hope illustre une fois de plus la nécessité pour le gouvernement de prendre l’engagement ferme de financer les services communautaires comme les foyers de groupe, les refuges pour sans-abris, les foyers de soins spéciaux et les maisons de transition. Les employés de ces établissements reçoivent de petits salaires et n’ont presque pas d’avantages sociaux; en raison de l’incertitude du financement provincial de ces établissements, ces travailleurs et travailleuses ne savent jamais s’ils auront un emploi l’année suivante. »

« Ces organismes fournissent un toit pour les adultes de nos communautés qui vivent avec des problèmes de santé mentale, des handicaps et des problèmes sociaux. Pour ces gens, les foyers de groupe, les foyers de soins spéciaux et les refuges sont comme leur maison. Il est temps que le gouvernement prenne l’engagement de financer ces établissements pour aider les personnes les plus vulnérables de notre société.»

Lettre à l’éditeur

Pour tenter d’endiguer les critiques continues sur sa politique relative aux régimes de retraite, le premier ministre Alward a envoyé à tous les députés provinciaux un exemplaire annoté du récent livre de Jim Leech & Jacquie McNish’s, The Third Rail: Confronting Our Pension Failures (la troisième voie : faire face aux échecs de nos régimes de retraite).

Sur un ton apparemment modéré, les auteurs de The Third Rail argumentent que nous devrions « redéfinir » les régimes à prestations déterminées plutôt que de les abandonner. Les régimes de pension, disent-ils, devraient être « plus souples », car les « prestations entièrement garanties sont désormais impossibles ». Les participants des régimes devraient tout simplement « partager davantage » les risques avec les employeurs.

De prime abord, cette déclaration semble tout à fait logique. On dirait que les auteurs prônent de modifier légèrement les régimes et non de les démanteler complètement. Ils semblent demander des demi-mesures et de justes compromis qui peuvent paraître tout à fait raisonnables pour de nombreux lecteurs.

Ce n’est pas surprenant que le premier ministre Alward ait été impressionné par ce livre : son gouvernement a aussi eu recours à un ton modéré semblable dans le débat entourant la conversion forcée des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur public à des régimes de retraite à « risques partagés ». Le gouvernement a déclaré que les nouveaux régimes à « risques partagés » ne se traduiraient pas par l’abandon des retraites et, qu’au contraire, il prenait des mesures pour les protéger. Le gouvernement prétend que, selon le nouveau modèle, « les risques et les rendements sont partagés entre les retraités, les participants actifs et le gouvernement ». Les médias du Nouveau-Brunswick ont transmis presque textuellement ce message mitigé, et ont fait circuler la notion erronée qu’en vertu des nouveaux régimes, les employeurs et les employés « diviseraient les coûts lorsque les rendements seraient faibles ».

Toutefois, la notion de « risques partagés » ne signifie pas pour autant que les risques sont partagés entre les employeurs et les participants, selon ce nouveau modèle. La documentation du régime à risques partagés indique que les participants actifs et retraités devront assumer pratiquement tous les risques. Les employeurs, par contre, sont très bien protégés à cet égard.

Si un régime à risques partagés est sous-financé, le seul risque qu’encourent les employeurs est une augmentation modeste et plafonnée de leur taux de cotisation, tout comme les participants du régime.
Toute autre pression quant au financement sera aussitôt équilibrée par une réduction illimitée des prestations de retraite, y compris la suspension potentielle des augmentations en fonction du coût de la vie pour les retraités et même des réductions des prestations de base.

Ceci n’est guère un système de « partage de coûts ». Les employeurs n’ont que des risques limités, soit une faible augmentation de leurs cotisations, tout comme les participants d’ailleurs. Par contre, les participants doivent assumer seuls le risque le plus grave et le plus dommageable, soit celui de recevoir un montant moindre. Il s’agit, en fait, de la fin des régimes traditionnels à prestations déterminées – un élément très obscur du livre The Third Rail et du gouvernement du Nouveau-Brunswick. Auparavant, les employeurs pouvaient inscrire les obligations relatives aux régimes de pension dans leurs bilans de régimes à prestations déterminées. Désormais, ils n’auront pas d’obligations à inscrire selon le modèle à risques partagés, et nombreux sont ceux qui tenteront d’annuler leurs obligations actuelles lors de la conversion des régimes.

Le gouvernement a toujours passé sous silence ce point crucial. Dans son discours vantant les mérites d’un modèle de régime de pensions qui transfère le risque aux participants, le gouvernement affirme que la conversion permet en quelque sorte de rendre « plus sûr » le régime de pensions et que le « partage des risques » fait en sorte que les pensions « sont mieux protégées ».

Le gouvernement n’a rien fait pour corriger les propos souvent entendus dans les médias selon lesquels le modèle de partage des risques garantit des prestations de base, que seules les augmentations en fonction du coût de la vie sont dorénavant conditionnelles et que les déficits sont partagés également entre les employeurs et les employés. En réalité, aucune prestation n’est garantie (même les prestations de base) à l’avenir, et le risque est principalement assumé par les travailleurs.

Un récent rapport de la vérificatrice générale du Nouveau-Brunswick révèle ce qui, à notre avis, est le but réel du gouvernement dans cette conversion. Selon ce rapport, la province préconise une comptabilité sans passif pour les régimes de retraite à risques partagés puisque, selon la province, ce sont les employés qui assument la plus grande partie des risques dans ce genre de régimes. Lorsque le gouvernement a rencontré les représentants du SCFP, il a révélé son intention de rayer d’un coup de crayon presque 5 milliards de dollars au titre de la charge de retraite à payer pour les régimes de pension de la fonction publique et de veiller à ce qu’aucune charge de retraite, quelle qu’elle soit, ne soit comptabilisée à l’avenir. Et pourtant, on dit aux participants que cette mesure « protégera davantage » leur régime.

Ce n’est pas une solution qui a été longuement réfléchie : il s’agit d’un abandon pur et simple du modèle de pension à prestations déterminées. Le SCFP était — et est toujours — tout à fait disposé à rencontrer le gouvernement pour examiner différents moyens d’alléger les préoccupations du gouvernement concernant les coûts des régimes de pension, sans toutefois délaisser complètement le modèle de pension à prestations déterminées. Lorsque c’était nécessaire, les membres du SCFP de partout au pays ont montré une réelle volonté à prendre des décisions difficiles relativement aux négociations sur les régimes de pension – comme de vraiment « partager le risque ». Toutefois, le gouvernement a refusé d’examiner avec nous des solutions de rechange, a imposé le bâillon et s’est empressé de déposer une loi visant une conversion sans précédent du régime de pensions de la fonction publique.

C’est plutôt bizarre que le livre The Third Rail soutienne vouloir sauvegarder les régimes de pension à prestations déterminées en préconisant d’autres méthodes comme le « partage des risques » qui ne comporte dans les faits aucune prestation déterminée. C’est aussi bizarre que M. Alward dise que les prestations des participants seront « mieux protégées », puisqu’on transfère de force une grande partie des risques des employeurs aux participants.

Ce n’est pas étonnant que M. Alward aime bien le livre The Third Rail. Tout comme le livre, le gouvernement recourt à des propos qui peuvent sembler modérés pour cacher, dans les faits, le grave bouleversement tout à fait sans précédent des régimes de retraite de ses anciens employés et de ses employés actuels et futurs.

Daniel Légère,
Président SCFP NB